Panorama de la couverture médiatique de l'éruption du volcan Nyiragongo en RDC en mai 2021 par les médias nationaux et internationaux
Crédit photo: Parc de Virunga
L’éruption du volcan Nyiragongo, survenue près de Goma, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, a fait la une des médias nationaux et internationaux le lundi 24 mai 2021. Ce lundi-là, après l’éruption du volcan la nuit du samedi 22 mai, la Radio France Internationale (RFI) a rapporté un nouveau tremblement de terre à Goma et ses environs, aggravant le traumatisme des habitants déjà secoués par la catastrophe. Une victime a témoigné : « Ici, c’était chez moi. Toutes les maisons sont parties. Il ne nous reste rien. Nous demandons à l’État de nous venir en aide, car nous n’avons rien d’autre à faire. J’ai perdu mes chèvres et d’autres effets de la maison. J’ai retrouvé certains membres de ma famille, mais pour le moment, je cherche mes enfants, depuis avant-hier, je ne les ai pas vus ». Ce témoignage met en lumière le choc psychologique intense dans cette ville frappée par la violence de la nature.
Dans le même registre, le site Afrik.com titrait : « Cri de détresse à Goma : Le volcan Nyiragongo m’a tout pris ». Le média note que les Gomatraciens, visiblement choqués, portent sur leurs visages la douleur de la perte. Kambale, un habitant de Buhene, village situé dans le territoire de Nyiragongo, témoigne de la destruction totale de sa maison par les laves incandescentes. « Le volcan Nyiragongo m’a tout pris. Ma maison a été complètement détruite par les laves en flammes venues de la montagne », rapporte le journal, soulignant le traumatisme provoqué par les destructions humaines et matérielles.
De son côté, l’Agence Anadolu rapporte que l’éruption a causé au moins 32 morts, selon les autorités locales. La majorité des victimes, selon le ministre congolais de la Santé Jacques Mbanda, ont été tuées par les laves brûlantes ou asphyxiées par les gaz toxiques émis par le volcan. Des milliers de personnes ont fui leurs maisons pendant la nuit, transportant leurs effets personnels tandis que la lave se dirigeait vers Goma, dévastant les villages sur son passage. Anadolu souligne que la situation demeure tendue à Goma, où les tremblements de terre continuent d’inquiéter la population, même du côté du Rwanda, de l’autre côté de la frontière.
Le 23 mai, Actualité.CD, un média de référence en RDC, évoquait un bilan provisoire de 15 morts, dont 9 à la suite d’un accident de circulation survenu lors de l’évacuation vers Sake. Cette estimation était citée par le ministre de l’Information, Patrick Muyaya. Les médias du Nord-Kivu ont pour leur part rapporté que 13 personnes sont mortes dans les circonstances liées à l’éruption. Quant à la société civile, elle évoque un bilan de 20 victimes, comme l’indique le média PrunelleRDC, qui cite la Coordination des forces vives de Nyiragongo.
L’Observatoire volcanologique de Goma (OVG), censé surveiller les volcans de la région, a fait l’objet de critiques après l’éruption. Plusieurs Congolais ont remis en question la responsabilité de cette structure, qui a été confrontée à des difficultés financières. La Radio France Internationale (RFI) a titré : « Éruption du Nyiragongo en RDC : l’Observatoire volcanologique de Goma a failli à sa mission ». RFI rapporte qu’un député du Sud-Kivu avait déjà alerté sur les problèmes rencontrés par l’OVG, dont le financement avait été interrompu en août de l’année précédente, après la fermeture d’un projet de la Banque mondiale. Cette situation a mené à un manque de moyens pour surveiller les volcans.
Le directeur scientifique de l’OVG, Kasereka Mahinda, a confirmé que le volcan Nyiragongo n’avait pas été surveillé pendant sept mois, de octobre 2020 à avril 2021. La Radio Okapi cite ses propos, soulignant que la surprise de l’éruption était due à ce manque de surveillance. En réponse à cette situation, Actualité.CD a rapporté que le gouvernement congolais allait accorder un soutien à l’OVG, en commençant par le paiement des arriérés de salaire de ses agents.
Le journal Le Phare a aussi fait état d’une réunion de crise entre les autorités gouvernementales et provinciales, ainsi que l’équipe de l’OVG, pour évaluer les actions humanitaires et sécuritaires après l’éruption. Il a été décidé que le gouvernement allait renforcer le soutien à l’OVG pour améliorer sa capacité de surveillance volcanique. Pour certains, cependant, ce soutien ne vient qu’après une tragédie, comme le souligne le site SCOOP RDC, qui s’interroge sur l’efficacité du gouvernement et de l’OVG avant l’éruption. Selon ce média, l’État congolais doit enfin prendre en compte les besoins de l’OVG, seule structure habilitée à conseiller des mesures de protection pour la population face aux menaces volcaniques.
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Ce tour d'horizon a été fait par l'étudiant BULONZA Enock, dans le cadre du cours de Méthodologie de l'information IV dispensé par le Professeur Ribio NZENZA. Master 1 Journalisme, Information et Communication. Université Catholique du Congo ( 2020-2021)
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