Quand les TIC impulsent le journalisme participatif et les nouveaux médias

 


Crédit photo: Bibliothèque Paris

Note: Le présent travail est un exposé fait par l'étudiant BULONZA Enock, dans le cadre du cours d'Equipements et innovations techniques des médias dispensé par le Professeur Abbé Dieudonné TEBANGASA. Master 2 Journalisme, Information et Communication, Université Catholique du Congo (2021-2022) 

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De prime à bord, il sied de noter que le présent cours est constitué de trois chapitres.  Le premier met un accent particulier sur le passage de l'imprimerie à la presse en ligne. Dans ce présent chapitre, le cours nous explique le parcours de l'innovation qui a révolutionné le paysage médiatique.

En effet au début, la presse est sous jouge de l’imprimerie mais avec le temps, elle a intégré l’aspect « numérique » dans son mode de fonctionnement. Cette évolution a donc révolutionné le paysage de la presse écrite qui est désormais obligée de composée avec le numérique. A titre d’exemple, en RDC, le précurseur de cette composition (presse en ligne et écrite ) est Le Groupe l’Avenir lancé en novembre 1999 son site http://www.groupelavenir.cd ,  pour élargir son lectorat. Cependant, les premiers pas en ligne sont parsemés d’embuches en raison de la mauvaise qualité de la connexion internet et du manque de compétences approfondie pour le personnel. L’occasion faisant le larron, aux fils des années, ce site a su s’imposer grâce aux efforts consentis par ses dirigeants. Sur l’échiquier continental, Journal plusieurs médias comme Fraternité Matin en Côte d’Ivoire ou en Daily Nation au Kenya ont aussi adopté ce modèle hybride pour élargir leur lectorat.

Au niveau mondial, les débuts de la presse en ligne remontent à l'année 1992 aux Etats-Unis. La toute première expérience première de mise en ligne a été faite par le Chicago Tribune par le truchement du serveur American on line. Toutefois, le premier journal à tirer parti d'Internet est le quotidien San José Mercury news. Le site mis en place par le groupe knight - rider a pour nom Mercury news.  Ce journal propose depuis mai 1993, une version électronique du Mercury news et il offre aussi de nombreuses informations supplémentaires :[1]

  Les documents d'agence de presse ;

Ø  Les articles non parus dans l'édition imprimée ;

Ø  Les textes intégraux de conférences, les données boursières ;

Ø  Les programmes complets des chaînes de télévision et les petites annonces.

 En effet, c’est vers 1997 que le monde assistera à l’explosion du nombre de journaux publiant sur le net, avec à la clé un total de 3.622, un chiffre correspondant à peu près à la prévision de 4.000 titres donnée par l'AJR/NewsLink en 1994. Les six mois précédents (juin-décembre 1997) avaient vu l'apparition de 1.702 nouveaux titres. 594 titres avaient vu le jour entre décembre 1996 et mai 1997, contre 471 titres pour les six mois précédents. 1.563 journaux en ligne étaient basés hors des Etats-Unis, ce qui représentait un pourcentage de 43%, alors que ce pourcentage était seulement de 29% un an auparavant. La forte augmentation de ce pourcentage correspondait à un développement rapide des journaux en ligne, notamment au Canada, au Royaume-Uni, en Norvège, au Brésil et en Allemagne. Fait non surprenant, les trois pays les plus représentés étaient les Etats- Unis (2.099 journaux), le Royaume-Uni (294 journaux) et le Canada (230 journaux). En septembre 1998, le nombre de journaux publiant sur le Net était de 4.925, soit 1.300 titres de plus que fin 1997. [2]

 Dans le chapitre suivant, il est question de l'évolution de la Radio. Sous l'impulsion de la révolution du numérique, cette dernière a quitté le stade de l'oreille au stade des « yeux et de l'oreille ». Un passage marqué par plusieurs innovations. La Radio Top Congo est en toile de fond de cette innovation qui permet à l'auditeur-internaute d'écouter et suivre en même temps la chaine.  Cette innovation a permis au paysage de la radio d’abandonner l’utilisation des Diagra au détriment des dictaphones, des téléphones sophistiques et des programmes de traitement audio entre autre « Adobe Audition ».

En effet, la technologie a changé le mode de fonctionnement dans le secteur de la radio. Au seuil actuel, certaines radios émettent sur internet et elles donnent la possibilité aux internautes d’écouter, tout en voyant les images du studio dans lequel se produit ledit programme. A titre d’exemple, l’émission « le Débat » de Top Congo. Autre bienfait de l’évolution du domaine de la radio c’est le rayon de couverture.

D’après la Revue des médias, la radio a cherché dès les années 1980 à numériser sa diffusion grâce à la mise en place d'un nouveau réseau, la radio numérique terrestre (RNT). En France, au niveau technique, la RNT est l’équivalent de la TNT pour la télévision : la numérisation des signaux permet d’optimiser l’utilisation du spectre radioélectrique (les fréquences hertziennes) en réduisant considérablement les ressources nécessaires à la diffusion de chaque service de radio. Cela permet ainsi la diffusion d’un plus grand nombre de stations de radios à des coûts unitaires réduits, et l’amélioration de la résolution sonore des émissions. La numérisation donne également aux éditeurs la possibilité d’enrichir les programmes avec des données associées sous forme textuelle ou graphique. La RNT a déjà été lancée dans plusieurs pays d’Europe, notamment au Royaume-Uni dès 1999, ou plus récemment en Allemagne en 2011. Son lancement officiel en France ne date que de juin 2014, après plusieurs années d’expérimentations et d’hésitations. Si le réseau numérique ne couvre aujourd’hui que les agglomérations de Paris, Marseille et Nice, le CSA vient de publier son calendrier d’appels à candidatures qui prévoit une extension progressive de la couverture de la RNT d’ici 2023. [3]

Enfin, le troisième revient sur l'évolution de la Télévision quittant l'analogie pour devenir numérique. Ainsi, ces différentes innovations laissent l'ombre d'une certaine évolution qui n'a pas encore dit son dernier mot dans le paysage médiatique. Comme mentionné dans le cours, cette innovation est marquée notamment par « la fin du tube cathodique aux télévisions et la mise en place des écrans plats, et la finesse de l’image, l’intégration de nouvelles formats des images et des caméras plus professionnelles. » [4]

II. LES INNOVATIONS DANS LES MEDIAS

Dans le présent point de notre point, nous nous intéresserons sur les différentes innovations qui révolutionnent le paysage médiatique au seuil actuel. Avant de parler de ces innovations, il sied de rappeler que dans les précédents points nous avons montré l’intégration du nouveau mode de fonctionnement dans les médias n’est pas un fait de spontanéité. Elle est le fruit d’un processus impulsé par les technologies de l’information et de la communication. Les innovations étant nombreuses, nous mettrons un accent sur le Podcast et les nouveaux médias entre autres (Google Podcast, SoundCloud et Apple Podcast).

II. 1. Podcast

Un podcast est défini comme un contenu audio numérique que l’on peut écouter n’importe où, n’importe quand, grâce à la technologie. En plus d'être posté sur un site, il est donc possible de le télécharger gratuitement. Il peut être par n'importe qui. Un fait qui s'apparente au journalisme participatif en vogue actuellement.

En guise d'historique, le Podcast est un mot constitué de « iPod » et « diffusion ». Il a été utilisé pour la première fois par le chroniqueur The Guardian et journaliste de la BBC Ben Hammersley. Ce dernier est considéré comme son inventaire en début février 2004. En effet, actuellement, le podcasting qui est en soi la pratique qui consiste à faire le podcasting est perçu comme un média convergé à la suite de sa capacité de réunir l’audio, le web et les lecteurs multimédias portables. Ainsi, cette facilité a influencé tous les médias tels que la Radio, la Presse en ligne, la Presse écrite et la Télévision à s'intéresser à ce nouveau format de diffusion qui gagne peu à peu dans le monde.

Actuellement, le Podcast a été dans le mode de fonctionnement de tous les grands. Une stratégie qui s'inscrit dans le cadre de l'appropriation des innovations dans le paysage médiatique. A titre d'exemple, la Radio France Internationale a tout un site contenant que "ses podcasts". La Radio Okapi a tout un onglet sur son site qui renvoi aux podcast. Le site d'information Actualité.cd a également toute une équipe de journalistes consacrés à la production des podcasts.[5]

II.2. Les nouveaux médias 

Dans cette dernière partie de notre travail pratique, nous nous intéressons aux différents nouveaux médias, devenus à ce jour des canaux de diffusion exploités par des médias.

         SoundCloud

SoundCloud est une plate-forme de distribution audio en ligne et un site Web de partage de musique qui permet à ses utilisateurs de télécharger, de promouvoir et de partager de l'audio, ainsi qu'un processeur de signal numérique permettant aux auditeurs de diffuser de l'audio. Il a été fondé en 2007 par Alexander Ljung et Eric Wahlforss. Au fil des années, il est devenu, l'un des plus grands services de streaming musical au monde et est disponible dans 190 pays et territoires.

Selon ses initiateurs, en termes d'audience, il a lui seul plus de 76 millions d'utilisateurs mensuels actifs, avec plus de 175 millions d'utilisateurs mondiaux. Tous les grands médias possèdent un compte SoundCloud auquel il diffuse tous leurs audios. Parmi ces médias, nous pouvons citer la BBC, la RFI, Actualité.cd, Top Congo, … Ce nouveau média propose des abonnements gratuits et payants sur la plate-forme, disponibles pour les appareils mobiles, de bureau et Xbox .[6]

         Google Podcast

Google Podcasts est un répertoire de podcasts. Ainsi, les applications permettant d'écouter des podcasts et d'autres services similaires utilisent Google Podcasts pour trouver des podcasts et permettre leur lecture. Cette plateforme ne stocke pas votre flux RSS ni vos fichiers audio, mais pointe vers le flux RSS et les fichiers audio que vous avez publiés ailleurs. Il permet aux millions d'internautes d'écouter des podcasts sur de nombreux services Google, y compris l'application Google Podcasts pour Android et iOS, les appareils Google Home, le site Web Google Podcasts dans le navigateur, etc. Les auditeurs peuvent également s'abonner aux podcasts répertoriés sur Google Podcasts depuis n'importe quelle application permettant d'écouter des podcasts. Cette plateforme permet aux médias d'accroitre leurs audiences et d'être suivis partout au monde.[7]

         Apple Podcast

Apple Podcasts est une plateforme abrite toute une gamme d'émissions vaste abordant plusieurs thématiques. Des noms mondialement reconnus aux indépendants les plus authentiques, c'est un endroit où chaque voix compte. Il permet aux utilisateurs d'Apple, Ipad... de suivre, rechercher et écouter des millions de podcasts parmi les plus populaires au monde. Cette plateforme est déjà installée dans tous les appareils de la marque américain. Ainsi, les médias profitent de cette plateforme pour accroitre leurs visibilités sur l'échiquier international.

III. L’INTEGRATION DE PUBLIC DANS LA PRODUCTION MEDIATIQUE

De nos jours, les innovations dans le paysage médiatique a ouvert une grande brèche aux amateurs (prolétaires) dans la participation au processus de la collecte des informations jusqu’à la diffusion. Cette participation s’explique par leurs contributions en termes d’alertes, de suggestions, des témoignages ou autres faits qui se passent au sein de leurs communautés. Leur participation joue un rôle essentiel pour pallier à l’insuffisance d’informations.  Ainsi, on distingue plusieurs formes de participation des prolétaires : la participation réaction, la participation suggestion et la participation contribution. [8]

Ø  La participation réaction

Cette première contribution porte sur les commentaires dans les forums à travers lesquels les internautes, les auditeurs ou les lecteurs s’expriment et donnent leurs avis ou opinions sur une publication d’un média ;

Ø  La participation suggestion

Elle peut se faire par diverses formes, à partir des thématiques prédéfinies par la rédaction. Dans ce contexte, les rédactions donnent l’opportunité aux internautes/auditeurs/téléspectateurs de proposer des questions et préoccupations qui seront posées aux personnes ressources.

Ø  La participation contribution

Elle est considérée comme la meilleure brèche. Ici, les médias en ligne donnent aux amateurs l’occasion de produire (vidéo, audio) et d’élaborer un discours qui sera publié sur le site. C’est le cas par exemple des tribunes.

Si le journalisme participatif a le mérite de rapprocher les médias de ses lecteurs ou internautes/ téléspectateurs/auditeurs, il présente un risque sur l’image des médias. Une situation qui nécessité une attention particulière de la part des professionnels avant la diffusion de leurs témoignages. Ainsi, certains médias ont mis en place des stratégies pour protéger la réputation de leurs organes de presse. D’autres font recours à la stratégie des modérations afin de trier les textes compromettant. A cet effet, deux stratégies permettent de suivre à la loupe à la contribution des prolétaires. Il s’agit :

  La stratégie de modération apriori : elle consiste à filtrer des contributions des internautes avant la publication et la stratégie de modération a fortiori : elle consiste à faire la critique et s’assurer de la véracité des faits une fois qu’une contribution a été publiée. Ceci en vue d’en apporter d’éventuelles modifications en cas de nécessité.



[1] http://fr.padlet.com/Belaid_Nouha/421se9crvx8x, consulté le 16 juillet 2022 à 14h4

 

[2] http://ajr.org (AJR : American JournalismReview 1994), consulté le 16 juillet mai 2022 à 15h30

 

[3] https://larevuedesmedias.ina.fr/quand-la-technologie-change-lecoute-de-la-radio, consulté le 17 juillet 2022

 [4] D. TEBANGASA, Cours inédit d’Equipements et innovations techniques des médias, Master 2 Journalisme CS, UCC 2022

[5] https://podmust.com/podcast-definition-histoire/, consulté le 15 juillet à 13 h30

[6] https://soundcloud.com/, consulté le 16 juillet 2022 à 13 h 20

[7] https://podcasts.google.com/, consulté le 16 juillet 2022 à 14h 20

[8] A. DEGAND A., Et M. GREVISSE., cité par T. LUSANGA., Cours inédit de Journalisme en ligne, Master 2 Journalisme, CS UCC, 2022

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