Réflexion critique sur la communication médiatisée par ordinateur (CMO) à travers la perspective de Michaël Totsching

 



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Introduction

Dans le cadre de l’examen du cours de Pragmatique de la Communication dispensé par le Professeur ordinaire Dominique MWEZE, il nous a été demandé de développer un point parmi les huit constituant l’introduction à la pragmatique. Nous avons choisi de traiter le dernier point, intitulé « Application à la communication médiatisée par ordinateur (CMO) ». Ce choix s’explique, d’une part, par notre intérêt marqué pour la communication électronique, en particulier la rédaction web et les enjeux liés à la gestion des contenus en ligne (sites web, blogs, etc.), et, d’autre part, par l’essor des technologies de l’information et de la communication (TIC).

I. Méthodologie

Pour résumer efficacement le point sur « l'Application de la communication médiatisée par ordinateur », nous avons recours à la méthode de recherche documentaire. Cette approche nous a permis de consulter, entre autres, ce chapitre de l’introduction à la pragmatique ainsi que des articles scientifiques publiés antérieurement par d’autres chercheurs.

II. Définition et Brève historique

La communication médiatisée par ordinateur (CMO), ou Computer Mediated Communication (CMC) en anglais, désigne l’utilisation de l’ordinateur et des réseaux informatiques pour faciliter les échanges entre individus ou groupes. Cette notion a émergé dans les années 1970, portée par des chercheurs américains qui ont voulu décrire l’apparition d’un nouveau mode de communication grâce à l’ordinateur. En 1968, J.C.R. Licklider et Robert W. Taylor ont publié un article intitulé "The Computer as a Communication Device", souvent considéré comme l’un des premiers textes à explorer l’idée de l’ordinateur comme un outil de communication.

La convergence des technologies informatiques et des télécommunications a favorisé l’émergence de nouveaux usages, notamment grâce à Internet. Ce dernier a facilité l’apparition de forums de discussion, d’outils de messagerie, de systèmes de communication synchrones tels que MSN Messenger ou IRC, ainsi que de transferts de fichiers, parmi d’autres innovations. Les années 1980 ont été marquées par une évolution rapide des technologies de l’information et de la communication (TIC), avec notamment l’avènement de l’ordinateur personnel en 1975. À la fin des années 1990, le terme "communication médiatisée par ordinateur" a été proposé comme une alternative plus précise à "communication médiatisée par ordinateur". Cette décennie a également vu l’Internet se démocratiser, permettant à la CMO de se développer rapidement sous diverses formes de communication telles que le courrier électronique, les forums de discussion et le clavardage en ligne.

II.1. Outils de la CMO

La communication médiatisée par ordinateur (CMO) se distingue par sa capacité à permettre des échanges à distance, souvent asynchrones, ce qui signifie que les participants n'ont pas besoin d’être connectés simultanément pour interagir. Parmi les principaux outils utilisés pour la CMO, on retrouve :

  • Courrier électronique : Échanges entre individus ou via des listes de diffusion.
  • Messagerie instantanée : Discussions en ligne, comme l'Internet Relay Chat (IRC).
  • Forums de discussion : Groupes de nouvelles (newsgroups) et plateformes de discussion en ligne.
  • Vidéoconférences : Outils permettant de tenir des réunions à distance.
  • Réseaux sociaux : Plateformes telles que Facebook et Twitter.
  • Groupware : Outils facilitant le travail collaboratif en ligne.
  • MUDs/MOOs : Environnements virtuels textuels interactifs.
  • Wiki : Plateformes permettant la rédaction collaborative.

II. Critique de l'application de la CMO selon Michaël Totsching

Dans le cadre de notre réflexion sur le huitième point de notre cours, nous nous concentrons sur le projet de thèse de Michaël Totschnig intitulé « L’application de la communication médiatisée par ordinateur (CMO) ». Michaël Totschnig, spécialiste de la CMO, explore l'impact des outils numériques sur les pratiques communicationnelles, en étudiant l'application des actes de langage dans les environnements numériques et en s'appuyant sur des théories pragmatiques. S'appuyant sur la réflexion d'Austin, qui se demande : « Comment accomplir des actes de parole avec des frappes au clavier (ou des clics de souris) ? », Totschnig met en exergue plusieurs caractéristiques de la CMO qu'il considère comme relevant du signe numérique.

Sa réflexion s'inscrit dans la quête de compréhension des signes informatiques au sein de la logique moderne. Ainsi, Michaël Totschnig démontre que la pragmatique peut se concevoir à la fois comme un projet normatif et une description empirique, en reliant deux approches. La pragmatique normative repose sur l'ontologie du signe numérique, tandis que la pragmatique descriptive se base sur l'analyse des systèmes informatiques spécifiques. Concernant cette ontologie du signe numérique, trois caractéristiques clés émergent, toutes liées au fait que le signe numérique est essentiellement un nombre ou une entité mathématique.

L'auteur souligne un aspect crucial des signes numériques : leur interaction avec l'utilisateur via une interface. Il met également en avant la notion de multidimensionnalité, expliquant qu'un signe numérique peut représenter un objet dans plusieurs dimensions, contrairement au langage oral et à l'écriture qui sont limités à la linéarité du temps et aux deux dimensions de la surface d’inscription. La troisième caractéristique qu'il évoque est la programmabilité : pour le signe numérique, il n'existe pas de distinction fondamentale entre programme et donnée. Il convient de souligner que sa réflexion est particulièrement précieuse, car certains signes numériques peuvent prêter à confusion pour les utilisateurs n'ayant pas une maîtrise approfondie des outils informatiques. C'est pourquoi son hypothèse, qui se penche sur les dimensions pragmatiques de la communication médiatisée par ordinateur (CMO), revêt une importance considérable.

Conclusion

Pour conclure notre réflexion sur « l’Application de la communication médiatisée par ordinateur », il est important de souligner la pertinence de la réflexion de Michaël Totsching, particulièrement en cette période marquée par l'essor de la communication médiatisée par ordinateur. Cette évolution témoigne clairement de l'intégration des communications électroniques dans notre quotidien. Par ailleurs, l'une des évolutions notables de la CMO est l'utilisation généralisée des émoticônes dans les échanges entre jeunes. De nombreux chercheurs les classent parmi les signes numériques, les voyant comme des éléments socio-émotionnels essentiels dans la communication médiatisée par ordinateur. 

Références  

George, Eric, « La communication médiatisée par ordinateur en tant que mode de débat au sein de l’espace public », https://books.openedition.org/pufr/7177?lang=fr

Unige, Communication médiatisée par ordinateur, https://edutechwiki.unige.ch/fr/Communication_m%C3%A9diatis%C3%A9e_par_ordinateur

Latzko-Toth, Guillaume, « la co-construction d’un dispositif sociotechnique de communication : le cas de l’internet replay chat », These de doctorat, UQUAM, 2010, URL: https://archipel.uqam.ca/3403/1/D1943.pdf  

Mweze, Dominique, Pragmatisme de la communication, cours inédit en Master 2 Communications sociales, UCC 2022

Note: Cette critique a été faite par l'étudiant BULONZA Enock dans le cadre de l'examen du cours de Pragmatique de la Communication, dispensé par le Professeur Dominique MWEZE NKINGI. Master 1 Communications Sociales, Université Catholique du Congo. ( 2021)



 

 

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