Bref aperçu de l’éthique dans l’exploitation des données à caractère personnel par les GAFAM
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Depuis le début du siècle actuel, l’humanité assiste à la montée en puissance des géants du Web tels que Facebook, Amazon, Microsoft, Appel et Google. Ces cinq entreprises constituent l’acronyme du cercle appelé « GAFAM ». Ces nouveaux maitres du monde contribuent significativement au rapprochement des individus des divers horizons, à la mise en lumière des informations, des sciences, à la naissance de nouveaux métiers au partage des contenus. Aujourd’hui, ils poursuivent leur exploration du monde au point que la majeure partie des individus vivant sur la terre sont désormais obligés d’avoir en plus une vie virtuelle en plus de celle physique. En guide de rappel, cette vie numérique n’est possible que si les utilisateurs acceptent de donner leurs informations personnelles aux GAFAMS. A titre d’exemple, l’inscription sur toutes les plateformes en ligne de, entre autres, Google, Facebook est conditionnée une politique de confidentialité qui voudra que l’humain, potentiel utilisateur donne son complet, sa date de naissance, son sexe, ses préférences, sa ville…
En effet, Cette nouvelle orientation en vogue accorde encore beaucoup
plus de pouvoir aux GAFAM du fait qu’ils possèdent plusieurs informations à
caractère personnel de leurs utilisateurs. Ainsi, ces données sont considérées
comme la mine d’or pour eux. Car, la politique économique de ces géants du
numérique est fondée sur « les données » ou « les data »
qu’ils considèrent comme marchandise.
Selon l’association de défense des droits et
libertés des citoyens sur Internet. Si vous avez des comptes sur les réseaux sociaux, que vous utilisez un
moteur de recherche classique, que vous avez un smartphone avec des
applications, toutes les opérations que vous pouvez faire consulter un site
web, « liker » une page, utiliser une application, envoyer un message, une
photo, etc. seront traitées et analysées ». Ils ne se limitent pas par-la,
après analysent, les préférences, les habitudes de consommation, les gouts, les
préoccupations, de leurs utilisateurs pourraient devenir des vraies
marchandises à soumettre aux potentiels annonceurs en ligne. [1]
Par exemple en France, Facebook utilise
mensuellement les données de plus 37 millions de Français selon Facebook
France. Vous créez une page, le site vous demande des informations : nom, prénom,
âge, sexe, écoles où vous avez été scolarisé...Toutefois,
cette force soulève plusieurs interrogations existentielles autour de
l’utilisation de ces données des utilisateurs que les GAFAMS possèdent :
·
Comment utilisent-ils les
données de leurs utilisateurs ?
· Pourquoi-ils veulent tout
savoir sur leurs utilisateurs ?
·
Ont-ils un plan d’éthique
pour mieux utiliser ces données ?
·
Comment devraient-ils les
utiliser de manière responsable ?
Les
quatre questions constituent la vitrine du présent travail pratique. Mais pas
que ! Elles suscitent aussi souvent des débats entre les jeunes
utilisateurs des plateformes des GAFAM.
Qui dit
utilisation d’internet, dit aussi cyber sécurité, cybercriminalité, Le
continent africain et la République Démocratique du Congo ne sont pas épargnées par ces vulnérabilités. En
2021, 33% des Africains utilisaient Internet contre 63% pour la moyenne
mondiale. C’est ce que révèle l’Union internationale des télécommunications
(UIT), dans son rapport 2021 intitulé « Mesurer le développement
numérique : Faits et chiffres ». Visiblement, la pandémie
du Coronavirus a contribué à la diminution de l’écart entre les pays les plus
connectés du monde et ceux qui l’étaient le moins.
En
2020, le continent a enregistré une hausse soutenue de 238 % des cyberattaques
visant ses infrastructures essentielles et ses plateformes bancaires en ligne,
révèle Interpol, dans son rapport intitulé « Evaluation
2021 des cybermenaces en Afrique ». Quels sont les pays les plus touchés par le phénomène ?
D’après Interpol, 90 % des entreprises africaines n’utilisent pas les
protocoles de cybersécurité nécessaires. Trend Micro, un partenaire d’Interpol,
a enregistré des millions de détections de menaces en Afrique entre janvier
2020 et février 2021. Ces attaques concernent : les courriels (679
millions de détections), les fichiers (8,2 millions de détections) et le web
(14,3 millions de détections).
Ces
attaques ont été principalement signalées en Afrique du Sud et au Botswana.
Ainsi, en Afrique du Sud, Life Healthcare Group, une organisation qui gère 66
établissements de santé, a été victime d’une cyberattaque grave et durable.
Plus spécifiquement, l’Afrique du Sud a enregistré au total 230 millions de
détections de menaces, le Kenya 72 millions et le Maroc 71 millions. En Afrique
du Sud, 219 millions de détections ont concerné des menaces liées aux
courriels. Ce pays a également affiché le taux le plus élevé de tentatives
ciblées de rançongiciels et d’escroqueries aux faux ordres de virement (FOVI).
Des statistiques qui montrent clairement que l’émergence des GAFAM rime aussi
avec celle des cyberattaques. Ainsi, ces GAFAM s’investissent à fond pour
diminuer le taux de ces attaques grâce aux informations ou données de leurs
utilisateurs. [2]
En février, Facebook a supprimé un réseau russe exploité à partir de Saint-Pétersbourg en Russie ciblant plusieurs pays d’Afrique dont le Nigeria, le Cameroun, la Gambie, le Zimbabwe, et le Congo. Le géant américain dit avoir détecté et investigué sur base des données personnelles de ses utilisateurs cette opération dès la mise en place de ce réseau. Après cette étape, le réseau social américain a partagé les informations avec les forces de l’ordre, les décideurs politiques et d’autres industries. Ce réseau russe qualifié « d’usurpateurs malveillants », mène des opérations basées sur un vaste réseau de faux comptes, induisant de vrais utilisateurs en erreur à travers des publications, commentaires et création de pages. Ces campagnes fallacieuses ciblent souvent des personnalités de haut niveau telles que des influenceurs ou journalistes.[3]
I.2. Nécessité de la réglementation de l’utilisation des données à caractère personnel par les GAFAM
L’utilisation massive d’Internet a permis l’émergence d’une
économie numérique aux rendements croissants, avec une réduction drastique des
coûts de transaction, la mise en place de processus permanents de concentration
financière et un soutien actif à la dérégulation, favorisant ainsi les
opérations d’intégration verticale et horizontale. Les GAFAM développent des
technologies qui modifient nos méthodes de réflexion. Aujourd’hui, leur pouvoir
est préoccupant et fait l’objet de critiques concernant notamment l’utilisation
commerciale d’informations normalement privées, l’application protégée par les
brevets d’une technologie de domination, leur lobbying pour éviter les lois
antitrust, leur recours à la spéculation financière, leur goût pour la
négociation et l’optimisation fiscales dans les paradis fiscaux, ainsi que la
création d’une société de contrôle et de surveillance des consommateurs et des
citoyens. L’exemple susmentionné montre clairement que les GAFAM ont accès à
nos données personnelles et peuvent en faire ce qu’ils veulent. D’où, il y a
nécessité d’une réglementation de l’exploitation de ces données.
En
effet, le continent africain a encore un long chemin à parcourir pour
harmoniser son cadre légal et réglementaire de la protection des données huit
ans après l’adoption de la convention de l’UA sur la cybersécurité et la
protection des données à caractère personnel (aussi appelée convention de
Malabo). Le 23 juin 2014, les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union
africaine (UA) ont adopté la convention de l’Union africaine sur la
cybersécurité et la protection des données à caractère personnel afin de
renforcer et harmoniser les législations actuelles.
A ce jour, seuls 13 Etats sur les 54 de
l’Union africaine ont ratifié cette convention. Ce sont : Angola, Zambie,
Sénégal, Guinée, Ghana, Togo, Cap Vert, Namibie, République du Congo, Rwanda,
Mozambique, Niger et Île Maurice. Huit autres Etats ont signé la convention de
Malabo mais ne l’ont pas encore ratifié. Il s’agit du Tchad, la Tunisie, la
Guinée Bissau, les Comores, Sao tomé-et-principe, le Bénin et de la Mauritanie.
Juridiquement parlant, de nombreux pays comme la République Démocratique du
Congo ne possède pas un arsenal bien garni en matière de lois sur les données à
caractère personnel. Toutefois, la Constitution
à son article 31 évoque les questions du respect à la vie privée « au secret de la correspondance de la
télécommunication ou de toute autre forme de communication. Il ne peut être
porté atteinte à ce droit que dans les cas prévus par la loi ». [4]
[1] https://www.capital.fr/entreprises-marches/donnees-personnelles-ce-que-les-gafam-savent-sur-vous-1391415, consulté le 30 août 2022 à 15h 34
[2] https://www.interpol.int/fr/Actualites-et-evenements/Actualites/2021/Un-rapport-d-INTERPOL-recense-les-principales-cybermenaces-en-Afrique, consulté 31 aout 2022 à 13h30
[3]
https://cio-mag.com/facebook-a-supprime-un-reseau-russe-ciblant-plusieurs-pays-dafrique-rapport/,
consulté le 31 aout 2022 à 14h30
[4]
https://cio-mag.com/africa-data-protection-appelle-les-etats-africains-a-harmoniser-le-cadre-juridique-de-la-protection-des-donnees/,
consulté le 31 aout 2022 à 15h 30
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